Focus sur le kintsugi, la technique céramique qui sublime les fêlures

[vc_row][vc_column][vc_single_image image= »4042″ img_size= »large »][vc_single_image image= »4046″ img_size= »large »][vc_column_text]Le kintsugi (jointure d’or en japonais) est un art artisanal très ancien né entre le 14eme et le 15eme siècle au Japon.

L’empereur Shogun Ashikaga envoya en Chine un bol cassé pour le restaurer. Au retour, le bol fut réparé avec des agrafes métalliques. Déçus par le résultat, les artisans japonais  mirent en œuvre une méthode plus esthétique : le kintsugi.

Cette méthode de réparation des céramiques sublime les fêlures grâce à de délicates sutures à la feuille d’or.

La pièce retrouve ainsi une seconde vie et fait ainsi écho à notre humanité toujours en quête de perfection.

Cette technique permet de ne pas ignorer, effacer, camoufler les blessures mais bien au contraire de les prendre en compte et de les sublimer.

Ainsi réparé, l’objet acquiert une valeur in estimée.

Etant d’origine naturelle, les produits utilisés dans ce procédé permettent un usage alimentaire. La laque Urushi est une sève qui est récoltée sur un arbre puis raffiné et purifié de nombreuses fois par différents procédés selon les nécessités des différentes phases de réparation.

Cette restauration est une technique qui demande un mois de travail environ selon la forme de la pièce et sa cassure.

  1. Les pièces brisées sont nettoyées puis collées avec un mélange d’amidon de riz, farine de riz et laque.
  2. Les fissures sont ensuite rebouchées avec un mélange d’argile « temokou » terre cuite et de laque
  3. Une fois collées, nettoyées, les fissures comblées, une laque sera apposée plusieurs fois puis poncée.
  4. La dernière couche de laque est rouge, un mélange d’oxyde fer et de laque sur laquelle on saupoudre de l’or.

Le temps de séchage entre chaque étape diffère selon les variations climatiques.

[/vc_column_text][vc_empty_space][vc_single_image image= »4030″ img_size= »large »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_custom_heading text= »Entretien avec Yousra Kathofer, artiste céramiste »][vc_column_text]Comment un art japonais vieux de six siècles a conquis une française d’origine marocaine vivant à Paris?

« Déjà, je trouve que l’art du kintsugi, par ses gestes lents et répétitifs, s’apparente à la méditation. Puis, j’ai été très vite séduite car en tant que céramiste, je pouvais offrir une seconde vie à mes pièces brisées par inadvertance ou cassées pendant la cuisson.

Mais mon attirance pour cet art ne s’arrête pas là car c’est une métaphore de nos vies, de notre société, des chocs, des traumatismes vécus ou hérités. Le kintsugi me parle de la personne humaine avec son histoire, sa fragilité, ses fêlures et accidents de la vie.

C’est un procédé qui se rapproche du travail que peuvent entreprendre certains êtres conscients du besoin impérieux de guérir de ses blessures. Les cicatrices font partie de l’expérience de tout un chacun. Certaines cassures sont légères et visibles à l’œil nu, d’autres sont profondes et cachées.

Quand je répare un bol, une assiette, ou surtout un vase ou une sculpture, je me rends compte de l’ampleur du travail que nous devons accomplir sur nos vies, en sachant qu’il nous faut accepter de laisser apparaître nos blessures sans les cacher afin qu’ elles puissent être nettoyées et cautérisées.

Comme dans le kintsugi, il s’agit de rendre beau ce qui était cassé, ce qui était perçu comme sale, mauvais, indicible. Et en acceptant la guérison de nos souffrances, nous devenons plus forts.

Chaque être humain est unique, ses blessures le rendent unique, une fois libéré et restauré, il peut entrer dans la liberté d’accomplir sa destinée. Un bol, après restauration, prend de la valeur et est vendu plus cher. De même, une vie restaurée retrouve sa valeur, et nos blessures ainsi sublimées deviennent le témoin de notre vie passée ».[/vc_column_text][vc_empty_space][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]

Broken, du brisement à la réparation. Ateliers d’artistes de Belleville : Tout doit apparaître. Exposition du vendredi 24 au lundi 27 mai de 14 heures à 20 heures. Entrée libre.

Contact presse : Eglise protestante-unie de Paris-Belleville contact@epubelleville.fr[/vc_column_text][vc_empty_space][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_single_image image= »3950″ img_size= »large »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row]