Confinés à l’étable

Nous ne savons pas à l’heure où nous écrivons si nous serons ou non confinés pour Noël. Quoi qu’il en soit, l’époque est à la précarité de se savoir globalement limité voire souvent reclus dans des lieux pour éviter la prolifération de la maladie, fatale pour les plus faibles.

Le début de la vie de Jésus a été marqué par l’expérience du confinement contraint. Marie étant enceinte à l’heure du recensement, les auberges étant pleines, les parents de Jésus se sont retrouvés pour quelques temps dans l’étable, déjà habitée par des animaux. Les y retrouveront les mages et les bergers, suivant que vous lisez l’évangile de Matthieu ou de Luc.

Tout ce petit monde se retrouve dans un espace précaire, à l’étroit, avec un certain manque d’intimité, mais cela n’empêche en rien que le Sauveur d’Israël et des nation advienne, survienne, surgisse, justement, dans cette précarité. Le caractère dramatique de la scène, à la fois rageant du point de vue de la justice sociale (on n’envoie pas une femme accoucher parmi les animaux), mais aussi décalé vu le statut de l’enfant à naître, peut nous rappeler les étroitesses auxquelles nous sommes confrontées : nos maisons, le sentiment d’étouffement donné par le masque, le rétrécissement de nos expériences sociales.

Noël sera peut-être confiné, mais ce sera Noël, la naissance de ce Yeshouah dont le nom en hébreu veut dire « Dieu sauve » mais aussi « L’Eternel élargit » !